Le leader de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) et candidat malheureux de la présidentielle 2016, Jean Ping, s’est entretenu avec un de ses anciens soutiens lors de cette débâcle de 2016, le président du Rassemblement pour la patrie (RPM). Au cours de cette rencontre, Jean Ping a fait du Jean Ping se figeant dans le passé, preuve d’une stagnation de la politique de l’ancien ministre sous Omar.
Serait-ce une erreur de communication ? Ou bien un acte manqué alors qu’il est régulièrement dépeint, tant du côté de la majorité que de l’opposition, comme « l’homme du passé » pour reprendre l’expression d’un ancien président français ?
Car, en recevant Alexandre Barro Chambrier aujourd’hui, c’est bien vers le passé, et non l’avenir, que Jean Ping a préféré se (re)tourner.
« En recevant ce jour, le Président du RPM Alexandre Barro Chambrier, j’avais à l’esprit le rassemblement, socle de la mobilisation des Gabonais.e.s en août 2016, mais aussi de la reconstruction du Gabon », a tweeté Jean Ping, comme si pour lui le temps s’était arrêté à ce moment-là.
Au-delà des sourires de façade et des politesses de circonstances échangées devant témoins, pas sûr que le président du RPM a obtenu ce qu’il était venu chercher : l’improbable ralliement de Jean Ping à sa candidature lors de l’élection présidentielle de 2023.
Ces dernières semaines, le président du RPM a accéléré son calendrier politique. Il tente de tirer profit des déboires récents d’un de ses concurrents, Guy Nzouba-Ndama, désormais hors-course depuis qu’il a été interpellé le 17 septembre dernier à la frontière avec le Congo avec en sa possession 1,18 milliard de FCFA en espèces.
Mais Barro Chambrier essaie également de prendre de vitesse une autre figure de l’opposition : la présidente de l’UN, Paulette Missambo, qui a tenu son congrès le weekend dernier (lire notre article) et qui ne fait pas mystère de son dédain pour Barro Chambrier. « Pour elle, Barro Chambrier n’est tout simplement pas l’homme de la situation en 2023 », confie un de ses lieutenants.
C’est cependant tout sauf une surprise. Le 15 novembre 2021, tout juste élue présidente de l’UN face à Paul-Marie Gondjout, Paulette Missambo avait sèchement écarté la main tendue par Alexandre Barro Chambrier qui lui proposait de fait une alliance. Derrière lui bien entendu…
Source : Lalibreville