Lundi 9 janvier, prenant tout le monde de court, le président Ali Bongo Ondimba a procédé à d’importants réaménagements au sein de ses équipes. Rose Christiane Ossouka Raponda a été nommée au poste de vice-président. Pour la remplacer à la Primature, c’est Alain-Claude Bilie-By-Nze qui a été choisi.
Lundi 9 janvier, le président Ali Bongo a nommé Alain-Claude Bilie-By-Nze premier ministre, en remplacement de Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée quant à elle, vice-présidente de la République.
Alain-Claude Bilie-By-Nze, 55 ans, qui a détenu plusieurs portefeuilles ministériels depuis 2006, avait été nommé en octobre dernier, en sus des fonctions de ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques qu’il occupait déjà, vice-premier ministre.
Sa nomination à la tête du gouvernement intervient à huit mois de la date prévue pour l’élection présidentielle. Outre la présidentielle, des élections législatives, locales et sénatoriales seront également organisées cette année au Gabon.
« A la veille d’échéances aussi cruciales, le président Ali Bongo Ondimba a fait le choix de quelqu’un d’expérimenté. Et doté d’un vrai sens politique. Deux qualités indispensables pour faire face aux échéances électorales à venir », explique ce professeur en science politique de l’UOB.
Celui-ci rappelle qu’« En 2016, alors qu’il était ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie-By-Nze fut un des rares membres de l’entourage du président a surnagé ».
« Coup de maître »
Pour cet universitaire, l’initiative du président est un « coup de maitre » sur le plan politique. « Alors que l’opposition semblait reprendre du poil de la bête ces derniers temps avec l’annonce de la création d’une nouvelle plate-forme, le président a repris la main en deux temps. D’abord en annonçant le 31 décembre une concertation majorité-opposition sur les élections. Puis, aujourd’hui, en nommant une vice-présidente et un nouveau premier ministre. Il montre ainsi que c’est lui le maitre du jeu », analyse le politologue.
Orateur hors-pair, doté d’un sens peu commun de la répartie, M. Bilie-By-Nze dispose de talents de communicants qui sont loin d’être partagés par l’ensemble des membres du gouvernement et qui seront précieux dans les mois à venir. « En cette période pré-électorale, la communication sera un enjeu majeur. C’est sans doute l’un des éléments qui a poussé le président à choisir M. Bilie-By-Nze », indique notre professeur en science politique.
Reste un dernier élément qui a pu faire pencher la balance : le nouveau premier ministre est originaire de l’Ogooué-Lolo qui constitue le deuxième réservoir de voix du pays, juste derrière l’Estuaire, province d’origine de… la nouvelle vice-présidente, Rose Christiane Ossouka Raponda.